Méthodologie

Un métal ayant une bonne tenue de coupe peut conserver longtemps un tranchant acéré et résiste bien aux rayures résultant des opérations de dressage et de rabotage. Un tranchant émoussé par le dressage se traduirait par une tenue de coupe faible et présenterait des égratignures sur le dos et le microbiseau. Au réaffûtage, les rayures sur le dos de la lame sont plus problématiques, car il est plus facile de les éliminer sur une plus petite surface, comme un microbiseau.

Pendant le dressage et le rabotage, la lame subit un choc lorsqu'elle entre en contact avec le bois. Toutefois, cet impact est beaucoup moins important que celui subi par la lame lors de nos essais de résilience. Les forces exercées au cours du dressage et du rabotage sont constantes et d'une durée plus longue.

Notre appareil d'évaluation de la tenue de coupe comprenait un petit moteur à courant continu qui poussait une lame de rabot dans un mouvement linéaire oscillant pour reproduire la poussée effectuée lors de l’utilisation d’un rabot. L'appareil a été préparé en vue de retenir les lames, biseau vers le bas, à un angle de dépouille réglé de façon constante à 2°.

Nous avons établi par expérimentation qu'il s'agit du plus petit angle de dépouille capable de produire l'épaisseur de copeaux que nous voulions, c'est-à-dire de 0,020 po à 0,030 po.  Des essais préalables ont démontré qu'il était impossible d'obtenir des copeaux aussi minces avec une lame dont l'angle de dépouille est de 0°.

Pour nos essais, nous avons utilisé du MDF, un matériau choisi pour son uniformité et son caractère abrasif. Notez que nous vous déconseillons vivement de raboter du MDF avec votre rabot Veritas, même avec une lame PM-V11. Ce n'est pas une bonne idée; vous pouvez nous croire.

Les pièces de MDF de 6 po de largeur ont été mises en serre au-dessus de la lame, à angle droit au mouvement de celle-ci. Après que la lame a traversé la pièce de MDF, cette dernière est soulevée pour permettre à la lame de revenir au point de départ sans se faire égratigner. C'est seulement sous l'effet de la gravité que la pièce reprenait sa place initiale afin que la lame puisse la tailler de nouveau.

Les essais pour la tenue de coupe ont été effectués avec trois angles de microbiseau : 20°, 25° et 30°. Toutes les lames ont taillé une longueur définie et nous les avons classées après des longueurs linéaires de 10 pi, 20 pi et 40 pi. Nous avons poursuivi les essais avec les lames qui coupaient toujours bien sur une longueur additionnelle de 60 pi, pour un total de 100 pi. À des fins de comparaison, les lames O1 et A2 ont aussi été testées sur 100 pi.

Résultats

Les lames ont été classées selon l'émoussement après une utilisation sur une distance en pieds linéaires définie. Pour les fins de la présentation, l’alliage ayant offert le meilleur résultat a reçu la note de 10, la note de 1 ayant été attribuée à la moins bonne performance. Les autres alliages ont été notés selon leur performance relative. Remarque : notre classement ne signifie pas que le métal avec une note de 10 a offert une performance 10 fois supérieure à celle du métal noté 1.

Toutes les configurations de lame ont été désignées par une lettre pour les essais, mais nous avons identifié nommément les alliages O1, A2, M4 et PM-V11 pour la présentation des résultats.

Échantillon de photos de l'évaluation de la tenue de coupe

O1	A2	M4	PM-V11

Remarques : Les rayures horizontales présentes sur les lames ci-dessus ont été causées par le bord des pièces de MDF utilisées pour les tests. Les bords du MDF étant plus durs que le centre, cela provoque des marques plus importantes à ces endroits. Les photos montrent bien que les lames O1 et A2 ont été particulièrement émoussées par les bords du MDF, tandis que les lames M4 et PM-V11 ne présentent que des marques mineures.