Comme le gros ciseau était en très mauvais état, je l'ai mis de côté pour le restaurer à un autre moment et me suis concentré sur les autres. Tous les ciseaux présentaient au moins un problème. Il valait donc mieux porter autant d'attention à chacun d'eux. Pour travailler de façon efficace, il me semblait plus simple d'effectuer les mêmes étapes sur tous les ciseaux de manière à ce qu'ils soient tous aussi bien restaurés. En général, l'affûtage requiert trois étapes afin d'obtenir un tranchant acéré : le rodage du dos de la lame, le meulage du biseau principal et le polissage du tranchant. Pour restaurer de vieux ciseaux, il faut suivre les trois étapes pour chacun d'eux.
D'abord j'ai passé le dos des lames sur une pierre à grain fin pour déterminer leur degré de planéité. Comme ces ciseaux milieu de gamme n'avaient jamais subi un rodage adéquat, ils requéraient tous une intervention majeure. J'ai donc commencé le rodage avec une pierre à gros grain. Une pierre diamantée de grain 320 ou une pierre à eau de grain 220 convient. Il n'est pas nécessaire de dresser toute la surface du dos des lames, mais je tenais à ce qu'il soit le plus plat possible. Quand le dos des lames m'a semblé relativement plat, j'ai utilisé une pierre à grain plus fin. Une pierre diamantée de grain 600 ou une pierre à eau ou en céramique de grain 1000 fait l'affaire. Passer rapidement à une pierre fine élimine en partie les rayures produites par la pierre précédente tout en finalisant le dressage du dos, ce qui accélère le travail. J'ai rodé toutes les lames du jeu avec une pierre de grain 1000 de manière provisoire, car le meulage était susceptible d'entraîner la formation d'un morfil important qu'il me faudrait retirer plus tard.
Au départ, le dos est rodé au moyen d'une pierre diamantée de grain 320 pour le rendre relativement plat.