Le triangle comme signe d’établissement
Le meuble se compose d’environ 16 pièces, en comptant le plateau et le couvercle, qui ne seront pas collés. Pour éviter toute erreur sur la façon de les disposer, j’ai utilisé un triangle afin d’établir toutes les pièces.
Bien identifier les pièces évite des opérations inutiles et des erreurs lors de l'assemblage.
Collage des panneaux
Les pièces plus larges, comme le plateau et le fond des compartiments, sont formées en collant des planches de 1 po × 8 po chant contre chant.
Les cales de serrage gardent le panneau bien droit lors du collage.
Un ciseau à jambe de chien et un racloir d'ébéniste sont parfaits pour retirer les débordements de colle.
Assemblage à tenon Domino
J’ai choisi d’assembler tous les composants avec des tenons Domino : les pieds aux côtés, les côtés au fond, le séparateur au compartiment du bas. J’ai taillé des mortaises dans les pieds, les côtés et le séparateur en utilisant une fraiseuse Domino.
Travaillez intelligemment : réalisez toutes les coupes avec un réglage identique avant de le modifier.
Pour assembler le panneau séparateur aux pièces du devant, du fond et de l’arrière, j’ai également utilisé la méthode Domino. Après avoir établi les pièces et tracé les lignes de positionnement, j’ai suivi ces étapes :
- Pour tailler les mortaises sur le chant inférieur du séparateur :
- Centrer le séparateur à plat sur la pièce du fond et immobiliser les deux pièces à l’aide de serre-joints.
- Appuyer la semelle de la fraiseuse sur la pièce du fond en calant bien le guide contre le chant inférieur du panneau séparateur, puis tailler la mortaise.
- Repositionner la fraiseuse de manière à tailler les autres mortaises sur le chant du séparateur.
Le mortaisage du séparateur se fait exactement comme pour une bibliothèque.
- Pour tailler les mortaises sur le dessus de la pièce du fond :
- Placer la fraiseuse debout, le guide appuyé sur la pièce du fond et la semelle calée contre le chant inférieur du panneau séparateur, puis tailler la mortaise.
- Repositionner la fraiseuse de manière à tailler les autres mortaises sur la pièce du fond.
Vérifiez bien la profondeur de coupe avant de mortaiser à la verticale pour éviter de percer la pièce.
J’ai utilisé la même méthode pour tailler les mortaises sur les extrémités du panneau séparateur et sur les pièces avant et arrière du compartiment inférieur.
Enfin, dans le haut sur la face intérieure des côtés et du dos, j’ai taillé les mortaises destinées à recevoir les taquets à l’aide du plus gros couteau (10 mm) de la fraiseuse.
En doublant les mortaises, on peut faire les encoches destinées aux taquets.
Quart de rond sur les arêtes
J’ai toupillé un quart de rond sur les arêtes extérieures du plateau et des pieds afin d’adoucir les lignes du meuble et de casser les arêtes vives. Le bois de bout a toujours tendance à éclater à la toupie vers la fin de la coupe. Pour le plateau de table, j’ai donc commencé par toupiller les extrémités avant de faire les côtés.
Mieux vaut d'abord toupiller les extrémités pour éviter l'arrachement.
Bosses et creux
Avant de tout poncer au grain 220, j’ai utilisé un fer chaud et un linge humide pour faire disparaître les creux sur les surfaces visibles. J’ai ensuite posé les supports pour le couvercle.
Il suffit de déposer un linge humide sur la zone marquée et d'y passer un fer chaud pour gonfler les fibres du bois.
Assemblage et finition
Pour l’assemblage, j’ai procédé par sections, que j’ai collées séparément : les pieds et les côtés du haut et du bas, puis les compartiments supérieur et inférieur. Avant d’envoyer le tout à mes voisins pour la teinture, j’ai laissé ma marque avec un fer à marquer.
Vérifiez bien l'équerrage de toutes les sections lors de l'assemblage.
Vérifier les diagonales permet de s'assurer que les côtés sont bien d'équerre.
La marque de l'artisan témoigne de son sentiment d'accomplissement et de sa fierté.
En attendant que les sections soient teintes, j’ai réalisé une feuillure au banc de scie sur une baguette, que j’ai ensuite coupée en une série de taquets destinés à maintenir le plateau de table. Après le collage final, j’ai fixé le plateau avec les taquets et j’ai renvoyé la console de cuisine à ses impatients nouveaux propriétaires. Et cette fois, pour de bon!
En réalisant une feuillure au banc de scie, coupez la hauteur en dernier pour que la chute tombe du côté libre de la lame.
Servez-vous des chutes comme coussinets sous les serre-joints pour éviter d'abîmer le bois mou.
La position des pieds sur le plateau a été établie à l'aide de ruban vert.
Un mandrin coudé s'est avéré bien pratique pour visser les taquets de maintien.
Texte et photos : Charles Mak
Maintenant à la retraite, Charles Mak est ébéniste amateur passionné, enseignant, rédacteur et conseiller. Il a aussi travaillé à temps partiel au magasin Lee Valley de sa région.
