Conserver l’énergie

Qu’est-ce qui nous fait dépenser de l’énergie quand nous travaillons en atelier? Outre les manœuvres pour pousser, tirer ou soulever des objets, ce qui draine le plus d'énergie est de marcher et de rester debout. Je planifie mes opérations et j’organise donc mon atelier pour éviter de marcher inutilement. Par exemple, tous les accessoires dont j’ai besoin pour me servir du banc de scie (poussoirs, presseurs à peigne ou chariot de tronçonnage) sont disposés à portée de main. Je procède de la même manière pour tous mes autres appareils.

L’organisation de l’espace autour d’un appareil augmente votre productivité et réduit la dépense d’énergie.

Avant d’entreprendre un projet, je rassemble tous les outils dont j’aurai besoin dans un panier que je laisse sur l’établi, évitant ainsi d’aller chercher les outils un à un. Je range les outils dans leur armoire à la fin de la journée de la même manière. Pour réduire les déplacements, je laisse certains articles et outils dont je me sers souvent (crayons, règles de poche, protège-tympans, etc.) à côté de certains appareils et un peu partout dans l’atelier. Je garde des télécommandes dans mon tablier pour actionner l’éclairage, la radio, le capteur de poussière et même la porte de garage.

Utilisation d’un panier pour rassembler tous les outils.

Travailler assis plutôt que debout réduit la dépense d’énergie d’environ 20 %. Les artisans japonais travaillent souvent assis en tailleur à même le sol lorsqu’ils utilisent des outils manuels. Grâce à une bonne planification, il est possible de faire de nombreuses tâches tout en étant assis, par exemple l’assemblage, le mortaisage, le découpage à la scie à chantourner et bien d’autres tâches qui exigent une motricité fine. J’utilise mon tabouret pliant aussi souvent que plusieurs de mes outils.

Grâce à une installation adéquate, des tâches répétitives comme le perçage peuvent se faire en position assise.

Réduire la fatigue

Pour prévenir la fatigue, je limite habituellement la durée de mes séances en atelier à huit heures par jour. Si je commence un long projet, je répartis le travail tout au long de la semaine. Je prends aussi des pauses. Des études démontrent que des pauses avec étirements augmentent l’endurance et réduisent les risques de blessures musculo-squelettiques. J’aime commencer ma journée vers 9 h, ce qui me permet de manger et de faire une pause en milieu de journée.

Le port de chaussures adéquates augmente le confort et réduit lui aussi la fatigue. Si je prévois travailler longtemps debout, comme lorsque je débite des pièces sur le banc de scie, je place un tapis antifatigue sur le sol en ciment. Enfin, mes outils reposent sur des bases mobiles et je peux donc les placer rapidement à proximité d’un projet. Même l’établi se déplace facilement.

Certains de mes outils reposent sur une base mobile qui comporte de l’espace de rangement. Ils sont ainsi faciles à déplacer pour que l’atelier serve de garage le soir venu.

Conserver une bonne posture

Une mauvaise posture cause des douleurs au cou, aux épaules et au bas du dos, et elle entraîne de la fatigue. La disposition de la plupart de mes appareils me permet de conserver les coudes à un angle de 90°, ce qui est une consigne générale pour travailler à une hauteur appropriée.

Quelle devrait être la hauteur de votre établi? Certains estiment que sa hauteur doit correspondre à la distance entre le sol et le creux du poignet. Déterminez la hauteur appropriée pour votre établi en fonction de votre taille et du type de travail que vous faites. Un établi bas vous permet d’utiliser la force de votre corps, par exemple lorsque vous travaillez au rabot; un établi plus haut facilite le travail d’assemblage. Sur un établi bas, il est possible de rehausser les pièces à une hauteur adéquate avec des supports, une plate-forme d’appoint ou une presse de type Moxon.

Si vous ressentez de la fatigue aux bras en utilisant un rabot, modifiez votre position et servez-vous de tout votre corps pour pousser celui-ci. Adopter les bonnes postures et les bonnes techniques de travail aide à prévenir la fatigue excessive et peut procurer de meilleurs résultats.

Surélever la pièce à travailler, ici dans une presse de type Moxon, facilite le travail et réduit la fatigue.

Gérer les tensions

La manutention d’un panneau de contreplaqué de 4 pi × 8 pi exige une grande force physique. Chez le marchand de matériaux, je demande à ce qu’on débite les panneaux aux dimensions requises, un service parfois gratuit. Ce découpage facilite le transport et l’entreposage.

Et quand je fabrique des guides ou des porte-pièces, je réduis leur poids le plus possible. Par exemple, la base de mon chariot de tronçonnage est composée de contreplaqué de 1/4 po d’épaisseur au lieu de contreplaqué ou de MDF de 3/4 po. Parce qu’il est plus léger, le chariot est plus facile à manipuler; je peux même l’enlever du banc de scie d’une seule main.

Fabriquez vos guides et porte-pièces avec des matériaux stables, mais légers.

Certains outils, à cause de leur forme, de leur poids ou des vibrations qu’ils produisent, peuvent causer des tensions dans les poignets, les mains et les épaules. Parfois, la solution consiste simplement à améliorer la prise de l’outil, par exemple en ajoutant un manchon de caoutchouc au collet d’un mandrin sans clé ou en enveloppant la poignée d’un serre-joint de ruban adhésif pour hockey. Une autre bonne idée est d’utiliser les modèles d’outils plus légers, comme une affleureuse ou un rabot à recaler plus petit, dans la mesure où ils produisent les mêmes résultats que les modèles plus lourds. Si vous aimez les outils manuels, servez-vous de pierres diamantées pour les affûter. La tâche sera moins ardue.

De plus, limitez la durée d’utilisation d’outils lourds ou à fortes vibrations comme une cloueuse pneumatique ou une ponceuse. Une ponceuse excentrique fatigue moins les poignets; certains modèles comportent même un système de suspension qui réduit la transmission des vibrations aux mains.

Ajouté au mandrin sans clé de cette perceuse, un manchon fait d'un bout de chambre à air améliore la prise et la force de serrage.